L’ouragan Vincent tourmente toujours l’ESJ Paris

Depuis son rachat en novembre 2024 par un consortium de milliardaires – dont Vincent Bolloré – l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ) est le sujet de nombre d’articles médiatiques, surtout parce que ce rachat pose beaucoup de questions déontologiques. Le rachat surprise Le premier problème que pose ce rachat, c’est que ni les professeurs,…

Depuis son rachat en novembre 2024 par un consortium de milliardaires – dont Vincent Bolloré – l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris (ESJ) est le sujet de nombre d’articles médiatiques, surtout parce que ce rachat pose beaucoup de questions déontologiques.





Le rachat surprise

Le premier problème que pose ce rachat, c’est que ni les professeurs, ni les élèves n’étaient au courant des discussions et négociations. Tous les enseignants et étudiants l’ont en effet appris dans la presse. Ça n’est en plus pas la première fois que l’ESJ Paris est la cible de critiques dans les médias. Sous la direction de Guillaume Jobin, l’école avait été accusée non seulement de ne pas payer ses professeurs, mais de poser des problèmes de neutralité, notamment dans un article du Point.

Tempête à la direction

Pour remplacer Guillaume Jobin, exilé au Maroc, Vianney d’Alençon, le conservateur auto-proclamé anti-woke. C’est lui, avec sa société Financière de la Lance et en partenariat avec ce consortium incluant également Bernard Arnault et Rodolphe Saadé qui a racheté l’école. Amateur de réhabilitation de châteaux où il y fait jouer des spectacles réécrivant l’histoire de France, Vianney d’Alençon est un personnage inquiétant. Si Vincent Bolloré, sur qui se concentrent la majorité des articles, est un acteur minoritaire, c’est de fait un consortium des plus inquiétants.

Après la tempête vient toujours la tempête

Si les attaques médiatiques se sont calmées après la fin de l’année 2024, L’ESJ Paris n’en a pas finit avec ses détracteurs. En effet, un dispute entre la nouvelle direction et l’ancienne au sujet des salaires des intervenants jusqu’à novembre 2024 est en cours. Dans un article du Monde, la nouvelle direction est fustigée : elle ne paie pas ses professeurs, même après avoir été rachetée par les hommes les plus riches du pays. Pendant la même période, Le Nouvel Obs publie une tribune : des étudiants en école de journalisme se révoltent contre l’idée que des milliardaires marqués à droite puissent acheter une école. C’est au tour des Inrockuptibles, qui publient un article où professeurs et élèves témoignent de la difficulté de la situation.

Un avenir inquiétant et incertain

La suite est plus qu’incertaine pour les étudiants et les professeurs de l’ESJ Paris. Le nouveau directeur, Emmanuel Ostian, se veut rassurant. Il accuse l’ancienne direction, c’est à dire Guillaume Jobin, de ne pas avoir réglé honnêtement ses dettes. Les deux hommes se renvoient la balle, et une grève professorale est annoncée. Si elle ne dure qu’une journée, la communication n’est pas au beau fixe, élèves comme professeurs se demandent quelle direction l’école va prendre, et dans quelle mesure ils la prendront avec elle.

Jeanne Hatier


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