Olga de Amaral tisse un lien avec ses racines

Encore trop méconnue en Europe, Olga de Amaral, artiste colombienne mondialement reconnue, a lancé sa première exposition éponyme à la Fondation Cartier, sous le signe de l’innovation et de la pluridisciplinarité.  Née en 1932 à Bogota, elle s’intéresse très vite au « Fiber Art » pendant ses études dans le Michigan. Fascinée par l’artisanat et les tissages…

Photo de Thea de Turckheim

Encore trop méconnue en Europe, Olga de Amaral, artiste colombienne mondialement reconnue, a lancé sa première exposition éponyme à la Fondation Cartier, sous le signe de l’innovation et de la pluridisciplinarité. 

Née en 1932 à Bogota, elle s’intéresse très vite au « Fiber Art » pendant ses études dans le Michigan. Fascinée par l’artisanat et les tissages ruraux de son pays natal, elle les mêle à sa passion pour la couleur pour en faire une marque de fabrique. A travers cette exposition de plus de 80 oeuvres, elle raconte son histoire d’amour avec le tissu, mais aussi avec sa culture.  

Pour ce faire, elle s’est associée à l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmet, qui a mis en scène cette exposition selon son univers.

Trois salles proposent une traversée des oeuvres d’Olga de Amaral. La première, illuminée grâce aux baies vitrées de la fondation, expose de gigantesques tapisseries, suspendues au plafond. Le sol, agrémenté de pierres, s’apparente à un désert. Teintées de couleurs chaudes, on retrouve surtout des pièces textiles, impressionnantes et minutieuses, ou les reliefs ressemblent à des montagnes, à des champs, à des couchers de soleil en tissu. 

La deuxième est plus délicate, avec des fils très fins, suspendus à différents niveaux, qui font lever le regard du spectateur. L’air d’une pluie permanente, ces oeuvres créent un motif, qui change selon l’endroit depuis lequel on le regarde. Alliant des couleurs chatoyantes mais souvent opposées, Olga de Amaral conte une histoire faite des fils.

La troisième salle propose une plongée dans le noir et s’organise comme un labyrinthe d’or et de couleurs qui suit une chronologie précise qui représente tour à tour l’héritage du modernisme, l’expérimentation autour des matières et des techniques, la recherche de la lumière, le textile comme un langage, et enfin le lien avec le monde naturel et le territoire colombien. Olga de Amaral joue avec le plastique, les noeuds, les fils dorés, le lin, le coton pour recréer les terrains géologiques andins, ou les champs rougeâtres vus d’en haut.

Bien que l’exposition manque quelque peu de documentation sur les oeuvres en question, la mise en scène et la disposition des oeuvres est très réussie, ainsi que les jeux de lumière présents dans la dernière salle.

Thea de Turckheim

L’exposition Olga de Amaral se tient jusqu’au 16 mars 2025 à la Fondation Cartier à Paris.


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