Voyager ou économiser ? Le dilemme de la génération Z

Master finit , CDI signé et après avoir fait en moyenne une dépense de 30 000 euros dans leur mariage, les jeunes couples n’ont qu’un objectif : amortir au plus tôt, à leur échelle, cette dépense colossale. Partir en lune de miel à Bora Bora ? Très peu pour eux. Ils préfèrent ainsi des destinations…

Master finit , CDI signé et après avoir fait en moyenne une dépense de 30 000 euros dans leur mariage, les jeunes couples n’ont qu’un objectif : amortir au plus tôt, à leur échelle, cette dépense colossale. Partir en lune de miel à Bora Bora ? Très peu pour eux. Ils préfèrent ainsi des destinations plus accessibles comme la Corse. Avec ses paysages somptueux, sa proximité géographique et des prix bien plus raisonnables, la destination est séduisante pour ceux qui veulent se faire plaisir, et ce sans exploser le budget.

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Une jeunesse, deux vitesses

La sortie des études est souvent un carrefour. Il y a celles et ceux qui peuvent « se donner le temps de trouver un sens à sa vie », s’en aller « se découvrir « , « voyager très loin ». Et ceux qui entendent par « pause » un luxe inaccessible.

« Ce sont des élèves formidables, passionnés d’Histoire « , dit M. Dauphin, professeur au collège Jacqueline de Romilly.  »

Beaucoup vivent leur matière, non pas seulement avec ferveur, curiosité et enthousiasme, mais avec une foi en son caractère spirituel. Mais eux-mêmes savent déjà qu’il ne leur sera pas possible d’en faire leur métier « .
Leur projet d’études, leur choix d’orientation, les amènent alors à renoncer à tout ce qui les aurait pu les livrer à leur vocation, alors qu’aucune obligation de renoncements n’imposait aux autres élèves d’élever des devoirs, professionnels, à travers des carrières civiles acceptables. Sensible à l’histoire avec un grand H et pas forcément aux histoires d’argent.

D’après l’INJEP, 56 % des jeunes Français préfèrent l’emploi stable au métier qui fait rêver. Non par renoncement, mais par réalisme.

Se choisir ou se stabiliser ?

Après des années de poursuites d’études vécues comme une contrainte, pa le choix s’en aller pour respirer un bon coup en Bretagne ou bien à Saint-Martin, dans les Caraïbes. Chacun ses choix

©LeHuffPost

Tout un pan de la jeunesse, depuis le confinement, éprouve un puissant doute. Les étudiants, lycéens et jeunes actifs ont dû couper le moteur. Et le temps de la réflexion, qu’ils n’avaient pas pris jusqu’alors : Que faire de ma vie ? Pourquoi faire cela ? Et pour aller où ? 

Les bons élèves poursuivaient naturellement des études longues. Aujourd’hui, certains décrochent. Ils veulent du concret, du concret qui paie tout de suite.

L’alternance séduit de plus en plus. Non pas par choix, mais par nécessité. Un jeune sur cinq la prend, non pas pour le CV, mais pour survivre. 

En deux ans, le nombre d’apprentis a augmenté de 7,3 %, mais la croissance ralentit, avec une baisse de 10,9 % des nouveaux contrats début 2025, signalant un déséquilibre entre l’offre et la demande.

Partir, mais à quel prix ?

Arrêter les études pour mieux les reprendre : un pari risqué, mais certains aiment jouer avec les règles.

©Embauchez Moi

Pauline, elle, a choisi de tout plaquer après des études de communication qui ne menaient nulle part et des stages sans perspective.

« Il fallait que je parte, vite, loin… sinon je m’effondrais. »

Direction l’Australie à vrai dire la destination qui vend du rêve. Un rêve réalisé, mais au prix de grands sacrifices. Issue d’un milieu assez favorisé, c’est facile mais pour d’autres c’est moins le cas . Le chemin commun de travailler dans un fast food à temps plein. Mettre des semaines, mois, années à économiser, billet après billet, centime après centime. 

À peine sur place, pas de trêve : elle a dû poursuivre son travail pour payer son visa, son logement, son assurance.  » Sans l’aide de ma famille, je n’aurais pas pu survivre. «  Une jeunesse pour qui le départ est un parcours du combattant, et non un privilège. Préparation minutieuse, sacrifices, fatigue, solitude… et parfois cela ne suffit même pas. Entre ceux qui prennent le large et les autres qui veulent construire patiemment leur avenir, une même réalité s’impose : les choix ne sont jamais entièrement libres. S’ils se dessinent, c’est à l’ombre d’un contexte social ou d’un cadre familial, ou dans l’attente infructueuse de l’entrée dans un carnet d’adresses ou de l’éventuelle annonce de l’obtention de quelques aides publiques trop faibles, trop complexes, trop loin de ceux qui en auraient le plus besoin.

©Australie Guide Backpackers

Si pour beaucoup de jeunes, voyager ne coule pas de source, c’est un privilège. Pendant que, sur les réseaux sociaux, les plages lointaines et les couchers de soleil sourient, d’autres regardent en silence, depuis leur lit, le flux d’images se déversant sur la surface polie de l’écran, illuminant à peine la chambre dans laquelle ils sont depuis toujours. Parce que parfois, se rencontrer coûte bien plus cher que de se perdre.


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