Le Bitcoin atteint des sommets. Depuis le 5 novembre et l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, la valeur de la cryptomonnaie a bondi de plus de 50%. Une pièce (virtuelle) valait 60 000 dollars fin octobre, elle en vaut 100 000 aujourd’hui, son plus haut taux jamais atteint. Une tendance logique quand on connaît la position du président-élu sur ce nouveau marché financier. En septembre dernier, lors d’un meeting à New York, il réaffirmait sa volonté de travailler sur ce sujet. « Nous ferons des États-Unis la capitale mondiale du Bitcoin et des cryptomonnaies », lançait-il.
Un contrôle et une manipulation facile
Les cryptomonnaies basées autour du Bitcoin, au-delà de leur création, ont un fonctionnement similaire aux titres financiers. On peut les acheter quand le cours est bas, les revendre quand il est haut. Le pari est le même. La différence, c’est la manière dont ils sont régulés. Là où les titres financiers sont fortement surveillés, il n’y avait jusqu’à récemment quasiment aucun cadre légal autour des cryptoactifs. A tel point qu’en 2021, une étude de Solidus Labs pointait que 56% des échanges sur la plateforme HALO relevaient du délit d’initié.
L’autorité américaine de régulation des marchés financiers (SEC) se penchait depuis quelques années sur cette nouvelle technologie. Son directeur actuel, Gary Gensler, est persuadé que « le secteur tout entier est truffé d’abus et de fraudes ». Mais l’élection de Donald Trump rebat les cartes. Le président élu veut également éviter l’attention autour de son potentiel conflit d’intérêt alors qu’il lance World Liberty Financial, une plateforme de placements et d’emprunts en cryptomonnaies. Il a d’ores et déjà annoncé Paul Atkins, crypto-compatible, pour remplacer Gensler. Atkins dirige depuis 2017 la Token Alliance, chambre de commerce des marchés numériques américains. En 2023, il se montrait déjà prêt à la déréglementation du secteur pour « [rendre plus] aisé de localiser les projets ici aux Etats-Unis ».
Elon Musk aussi est un adepte d’argent virtuel. Sa cryptomonnaie préférée, c’est le Dogecoin. Elle a été créée en 2013 autour d’un meme, une image humoristique d’un Shiba Inu. En mai 2021, Musk s’apprête à participer à Saturday Night Live, l’émission culte de la télé américaine. A cette époque, il en parle quasiment constamment : les investisseurs se penchent sur et son cours explose. Lors de son rachat de Twitter, il change le logo en une photo de Shiba. Le cours prend 20% en 30 minutes. En 2023, il avait augmenté de 36 000%.
Le mois dernier, Trump offrait à Musk un poste dans son gouvernement. Le patron de SpaceX annonce alors diligenter un nouveau ministère, le « Department Of Government Efficiency », d’acronyme DOGE. La cryptomonnaie éponyme, qui avait déjà pris 150% de valeur depuis novembre, était encore 20% plus haute quelques heures plus tard.
Cette monnaie virtuelle qui ne valait encore rien en 2019 est ajourd’hui évaluée à 66 milliards. Certains fans de cryptomonnaie suspectent même que Musk possède près de 30% des Dogecoin existants.