Elle a été sacrée « personnalité de l’année » par le magazine Knack en Belgique, a fait la une du magazine Vogue en Allemagne et son histoire a été relatée dans le monde entier : Gisèle Pélicot est désormais le visage d’un mouvement, celui qui veut « faire changer la honte de camp ». Depuis septembre 2024, la France entière suit l’affaire des viols de Mazan, durant laquelle Gisèle Pélicot a tenu à être identifiée publiquement.
C’est ce qui a également suscité l’attention des médias internationaux : ils ont salué le courage de cette femme, qui montre à toutes les victimes que le temps de la honte est révolu. L’ouverture de son procès au public a également démantelé la figure du « violeur monstrueux », dévoilant au monde entier les visages de ces hommes qui sont de vrais « monsieur tout le monde ». C’est ainsi que partout dans le monde, Gisèle Pélicot est devenue une figure féministe, qui garde la tête haute malgré les atrocités qu’elle a vécu.
« Fières de Gisèle », affiche l’article du quotidien espagnol El Pais . Agrémenté d’une image de manifestantes brandissant des panneaux ou il est écrit « Merci Gisèle », le papier souligne que ce sont bel et bien les françaises qui ont aidé à médiatiser ce cas, à coups de publications sur les réseaux sociaux et de manifestations. Emue, la journaliste évoque le timide sourire qu’affiche Gisèle Pélicot à la vue de cette flopée de femmes qui l’admirent. « S’il y a une personne qui rend fière la France au delà de ses frontières, c’est bien Gisèle Pélicot ». Tout est dit.
En Italie, le quotidien La Repubblica écrit que ce procès peut servir de leçon : « Il fallait qu’une femme comme elle arrive, pour réveiller les consciences et montrer le long chemin qu’il nous reste à faire ». Utilisant le mot « meute », si bien choisi pour décrire la collectivité du crime, ils condamnent ces hommes ordinaires, qui sont bien loin du profil type du violeur. Faisant allusion aux nombreuses manifestations en l’honneur de Gisèle Pélicot, ils disent si bien : « Son nom a résonné sur toutes les places françaises ».
Le très célèbre The Guardian en Angleterre a listé toutes les actions faites « de l’Australie jusqu’à l’Autriche » pour la soutenir. « Le monde entier a vu Gisèle Pélicot redéfinir les concepts de honte, de violence sexuelle et de consentement. » Le journaliste note également qu’elle a créé un véritable espace pour que les femmes racontent leurs expériences et abordent leurs problèmes.
Le quotidien belge La Libre Belgique a également apporté sa pierre à l’édifice, en traitant cette fois du soutien de Gisèle Pélicot aux victimes. Ils évoquent les applaudissements qui l’accueillent à chaque fois, et on la voit souriante, bouquet de fleurs à la main, regardant ces femmes venues la féliciter.
L’histoire de cette admirable femme a même dépassé les frontières européennes, puisque le quotidien indien Times of India la décrit comme un « symbole de courage et de résilience ». Ils dressent ainsi son portrait et content le déroulé du procès, en indiquant qu’elle a autorisé les journalistes à divulguer son nom dans les médias. « Son comportement courageux et audacieux est acclamé par la France entière, et même par les pays étrangers ». La preuve.
En France comme ailleurs, cette petite femme au carré brun sera à jamais le symbole d’une lutte sans fin, et dira à jamais « je te crois » à celles que l’on n’écoute pas.
Thea de Turckheim