Très logiquement battu (1-0) à Munich contre le Bayern, le PSG est au bord de l’élimination en Ligue des Champions, un déclassement spectaculaire pour le club, demi-finaliste de la compétition la saison dernière.
“C’est difficile p*tain… On a tout donné”, les premiers mots de Vitinha, milieu portugais du PSG, au micro de Canal+, sont symptomatiques. Le regard fuyant, le souffle court, le maestro de la saison dernière contemple la chute interminable du club parisien, battu à Munich (1-0) par un Bayern qui n’avait pas une tête d’invincible. La détresse palpable du joueur ressemble plus à de l’incompréhension qu’à de l’abattement.
Les rouges et bleus n’ont pas démérité dans le jeu. Mais, comme contre Arsenal il y a deux mois, ils ont de nouveau cédé sur une erreur défensive. Et quand le gardien Donnarumma n’est pas là, mis sur le banc par son entraîneur, c’est son remplaçant Safonov qui se troue, sur un corner en apparence anodin. Un unique but encaissé synonyme d’une nouvelle défaite dans la reine des compétitions pour le club parisien. Un affront, et un réel déclassement qui a de quoi inquiéter.
“Le Bayern a mérité sa victoire”
En conférence de presse d’après-match, Luis Enrique a été cash (pour une fois), reconnaissant la supériorité du Bayern : “Nous n’arrivions pas à récupérer le ballon dans la moitié adverse. Après le repos, nous avons eu des raisons d’espérer en créant du danger jusqu’à l’heure de jeu, puis l’expulsion (de Dembélé) a été une grave erreur. […] Le Bayern a mérité sa victoire.” Cette troisième défaite en cinq matchs de C1 n’inquiète pourtant pas outre mesure le coach espagnol, qui maintient sa ligne, affirmant que “tout ce [qu’il] voit dans ce projet est intéressant.”
Et si son PSG n’a pas été ridicule, il a de nouveau été plombé par sa naïveté et son incapacité chronique à peser sur le but adverse. Il n’a été réellement dangereux qu’à quelques reprises, Ousmane Dembélé trouvant les gants de Manuel Neuer dans ce qui restera la plus grosse occasion parisienne. En face, les Bavarois n’ont cessé de pilonner la surface parisienne, avec pas moins de 18 tirs sur la cage de Matvey Safonov, par ailleurs plutôt inspiré en dehors de sa boulette sur corner (6 arrêts). C’est le plus haut total de tirs concédés par le PSG en Ligue des Champions depuis février 2023 face… au Bayern.
Le retour en fin de match de son buteur Gonçalo Ramos, blessé depuis deux mois, n’aura rien changé. Comme souvent, Paris a été lâché par ses cadres, Dembélé se rendant coupable d’une exclusion stupide et largement évitable sur un tacle à 80 mètres de ses buts. Symbole d’une équipe incapable de hausser son niveau de jeu dans les grandes échéances. Impérial en Ligue 1, le PSG piétine toujours autant en Europe, ce qui pose question sur son réel niveau.

Une équipe de seconde zone ?
Les chiffres sont peu éloquents. 25e sur 36 équipes de la poule unique, le PSG n’est même plus dans les places qualificatives pour les barrages de la Ligue des Champions. Après avoir encore dépensé 170 millions d’euros sur le marché des transferts cet été, le club de la capitale s’enfonce dans la crise, et paraît nettement déclassé par rapport à ses rivaux européens. Demi-finaliste de la compétition la saison dernière, il n’a jamais semblé aussi loin de son rêve de victoire finale.

Avec 4 points au compteur, Paris affiche ainsi le pire total de son histoire à ce stade de la compétition. La bonne nouvelle, c’est que la nouvelle formule à 8 matchs de poule lui accorde deux jokers supplémentaires. Face à Salzbourg, équipe balayée par le Stade Brestois il y a quelques semaines (0-4), le PSG n’aura plus aucune excuse. Il devra ensuite se frotter à un Manchester City malade, mais dont l’effectif semble un cran au-dessus des parisiens sur le papier. Un dernier test qui sera déjà déterminant pour leur avenir européen, avant une finale tendue contre le club allemand de Stuttgart.
Inoffensif, sujet à des tensions en interne et en cruel besoin de points, le Paris Saint-Germain n’a plus aucune marge. En cas d’élimination, son président Nasser al-Khelaifi ne cesse de répéter qu’il n’y aura pas de conséquence. Mais un tel camouflet, synonyme d’une chute indéniable du gratin européen, aurait probablement les effets d’un véritable séisme, alors même que les autres clubs français performent comme jamais en C1. Le sursaut de la dernière chance sera attendu, dès mardi prochain, contre le RB Salzbourg.
Le calendrier du PSG en C1 :
- Mardi 10/12/24 à 21h : RB Salzbourg – Paris Saint-Germain
- Mercredi 22/01/25 à 21h : Paris Saint-Germain – Manchester City
- Mercredi 29/01/25 à 21h : VFB Stuttgart – Paris Saint-Germain

